fac-similé réduire la fenêtre zoomer dans le manuscrit dézoomer dans le manuscrit galerie d'images
fac-similé fac-similé
Blachère, 1957

Sourate CXIII.
L’Aurore.
(Al-Falaq.)

Titre tiré du vt. 1.

Cette sourate et la suivante sont des prières conjuratoires, voire des formules d’exorcisme. Les Musulmans les désignent sous l’appellation al-Mu ‛awwi ḏatâni « les Deux [sourates] préservatrices ».

De quelle époque sont ces deux textes ? Selon une Tradition, ils auraient été révélés lors d’une tentative d’envoûtement perpétrée par un Juif médinois, sur la personne du Prophète. Il serait donc médinois. D’une façon générale, les exégètes musulmans tiennent cependant cette sourate pour mekkoise. Le style archaïque de textes comme ceux-ci n’est pas une preuve de leur ancienneté, car « dans le monde entier, les formules [672] magiques ont une forme ancienne » qui s’écarte du style habituel. Cette sourate et la suivante ont dû être reçues quand s’imposa à Mahomet que seul Allah pouvait constituer un secours contre les esprits mauvais. Or, dans les sourates de la deuxième ou troisième période mekkoise (cf. XVI, 100) il est prescrit de chercher en Dieu un refuge contre le Démon. Cela sous-entend sans doute l’usage d’une certaine formule consacrée. Peut-être s’agit-il des deux textes dont on parle et qui doivent, en conséquence, être de la fin de la première ou du début de la seconde période mekkoise.

Au nom d’Allah, le Bienfaiteur miséricordieux.

1 Dis : « Je me réfugie auprès du Seigneur de l’Aube [1]

2 contre le mal de ce qu’Il créa,

3 contre le mal d’une obscurité quand elle s’étend, [2]

4 contre le mal de celles qui soufflent sur les nœuds [3]

5 et contre le mal d’un envieux qui envie. »

notes originales réduire la fenêtre

[1] 1 al-falaqi « l’Aube ». Tab. donne toutefois une Tradition disant que ce mot désigne une vallée de l’Enfer. D’autres interprétations veulent y voir le sens de « Création », « Êtres Créés ».

[2] 3 ġâsiqin ’iḏâ waqab(a) « d’une obscurité quand elle s’étend ». A côté de l’interprétation ici admise, les commt. en proposent un certain nombre d’autres : quand le jour se perd dans la nuit, — quand l’astre (soleil, lune, etc.) se couche. On a pensé que ce vt. pouvait faire allusion aux craintes engendrées par la nuit si favorable aux entreprises des démons ou des sorciers.

[3] 4 Allusion à une pratique de magie sympathique qui a pour objet de nouer l’aiguillette.