fac-similé réduire la fenêtre zoomer dans le manuscrit dézoomer dans le manuscrit galerie d'images
fac-similé fac-similé
Blachère, 1957

Sourate CXII.
Le Culte.
(Al-’Iḫlâṣ.)

Le titre anciennement donné à cette sourate était aṣ-Ṣamad, tiré du vt. 2. C’est plus tard que lui fut appliqué un titre mieux en rapport avec le contenu. Le mot al-’Iḫlâṣ, traduit ici par « Culte », signifie « action de vouer un culte sincère ». Parfois le morceau est aussi intitulé at-Tawḥîd. « Proclamation de l’unicité d’Allah ».

Les avis sont très partagés, chez les Musulmans, quant à la date de ce morceau. Certains le tiennent pour médinois. La majorité des exégètes le considère au contraire comme mekkois. D’autres disent que, révélé une première fois à la Mekke, il fit l’objet d’une seconde révélation à Médine. Ces divergences s’expliquent par le fait que, très tôt, la Tradition a vu, dans ce credo, une réponse à des contemporains pressant Mahomet [671] de définir la nature divine (cf. Tab., Nas. et surtout Razi). Selon que l’on fait, de ces interrogateurs, des Polythéistes, des Juifs ou des Chrétiens, on situe la révélation à la Mekke ou à Médine.

Au nom d’Allah, le Bienfaiteur miséricordieux.

1 Dis : « Il est Allah, unique, [1]

2 Allah le Seul. [2]

3 Il n’a pas engendré et n’a pas été engendré.

4 N’est égal à Lui personne. »

notes originales réduire la fenêtre

[1] 1 huwa llâhu ’aḥadun. Dans la traduction retenue on a considéré le dernier mot arabe comme un second attribut de huwa. A côté de cette construction, les commt. en admettent une autre où le pronom huwa n’est pas sujet, mais simple expositif. Dans ce cas d’ailleurs peu probable, il faudrait comprendre : Dis : « Voici : Allah est unique. »

[2] 2 aṣ-ṣamadu « le Seul ». Selon une vingtaine de Traditions, ce mot signifie incorporel (plus exactement : qui ne boit ni ne mange). Cinq données lui prêtent le sens de : qui n’engendre pas et n’est pas engendré, tandis que quatre autres proposent l’acception de compact, homogène. Plus tard, des interprétations nouvelles, peut-être sous des influences motazilites, se substituent à ces conceptions entachées d’anthropomorphisme. On donne alors à ce terme le sens de secourable ou plus souvent d’éternel. Il ne semble pas que ces dernières significations soient à retenir. Celle reçue dans la présente traduction a pour elle de concorder avec le texte d’une inscription grecque de Palmyre où un croyant dédie un pyrée à un dieu cosmique et suprême qualifié de dieu un, seul, miséricordieux. V. Seyrig, Antiquités syriennes, I, 118 sqq.