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Blachère, 1957

Sourate CV.
L’Éléphant.
(Al-Fîl.)

Titre tiré du vt. 1.

Ce texte fait allusion à un récit de caractère semi-historique, sans doute fort connu en Arabie occidentale, au vii e siècle de J.-C. Vers 530, Abraha, vice-roi du Yémen pour le compte du Négus, avait tenté une expédition contre le Hedjaz. Toutefois son armée ayant été décimée par une épidémie, il avait dû battre en retraite vers le sud. Cet événement, déformé, fit donner aux Abyssins qui y participèrent le nom de ’Aṣḥâb-al-Fîl « Hommes de l’Éléphant ». On disait en effet qu’un éléphant se trouvait dans l’armée d’Abraha. Le même récit ajoutait que l’armée éthiopienne avait été attaquée par des oiseaux qui lançaient des pierres et tuaient ainsi les envahisseurs. Ce texte montre qu’à ce moment, le Prophète considère le centre religieux de la Mekke comme celui de la nouvelle religion. Le morceau est ancien ; Muir en fait même un texte datant de la période préapostolique.

Au nom d’Allah, le Bienfaiteur miséricordieux.

1 N’as-tu point vu comment ton Seigneur a traité les Hommes de l’Éléphant ?

[666] 2 N’a-t-Il point fait tourner leur stratagème en confusion ?

3 N’a-t-Il point lancé contre eux des oiseaux, par vols,

4 qui leur jetaient des pierres d’argile, [1]

5 en sorte que ton Seigneur en fit comme feuillage dévoré ?

notes originales réduire la fenêtre

[1] 4 sijjîl « d’argile ». Ce mot ne se rencontre qu’une fois et semble être un emprunt à l’iranien. Dans la sourate LI, 33, dans une phrase parallèle, ce mot est remplacé par ṭîn « argile séchée ».